Dans une grande maison bourgeoise à deux pas des boulevards une assemblée générale a tenue pendant 10 ans un lieu d’activité qui se voulait "un contre-pouvoir et une alternative pratique et durable, sans les impératifs de rentabilité, sans soumission aux pouvoirs publics qui subventionnent, aux entreprises qui exploitent, aux mécènes qui achètent" [1]. Une petite compilation de textes, de tracts, de programmes et de photos pour raconter quelques bribes des histoires qui se sont tramées dans ce lieu.
C’est à la suite des grandes grèves de 1995 que quelques individu·es d’horizon divers [2] se regroupent pour ouvrir un squat.
Le lieux est une grande maison bourgeoise ayant servi de "bar à hôtesse" jusqu’au milieu des année 70. La façade, comme l’intérieur en impose.
Surtout ce sont près de 400 m2 plutôt bien agencés, avec une salle insonorisée, une cave et des pièces aux étages. Très vite la ligue contre le cancer, propriétaire, mets les occupant·es en procès. Après une série de déboires cela aboutira à une convention d’occupation précaire. Qui durera jusqu’à un second procès au début des années 2000. Voici ce que les occupant·es en disaient à l’époque.
Il est impossible en quelques lignes de raconter les 10 ans d’occupation. Vous pouvez consulter les archives accessibles [3] à partir de la carte ci-contre. Vous verrez la diversité des activités qui s’y sont déroulés et pourrez lire aussi des "auto définition" des occupant·es.
Il faut souligner que le lieu a été autogéré pendant 10 ans. Bien entendu avec des hauts et des bas comme en témoigne de nombreuses publications du lieu.
Pour autant, l’occupation a tenu et a cherché à se donner des moyens de fonctionner. Le document qui suit donne un bref aperçu des voies et moyens de cette autogestion.
Il faut tenir compte du fait que, même si d’autres squats existaient au même moment, le Clandé accueillait de nombreuses activités, très diverses dans leur contenu et par les personnes qui les menaient. Vous en trouverez une bonne illustration dans les archives jointes à l’article.
Lieu de vie, lieu culturel, lieu d’organisation politique, le Clandé était tout cela et plus encore. Mais il ne se laissait pas aisément définir comme en témoigne le texte suivant écrit aux alentours de 2001. Il est écrit alors que la convention précaire a été rompue et le lieu a définitivement abandonné la forme associative qui lui servait de paravent.
Ce le lieu a hébergé de nombreux collectifs, s’y sont organisées des manifestations plus ou moins offensives, des actions diverses et pas toujours tranquilles. Il n’en reste pas moins qu’il était pour beaucoup un lieu de fête avant tout. Il a même eu les "honneurs" de la page culture du canard local au grand désarroi des occupant·es. Cela dit certainement quelque chose de la diversité des vécus avec ce lieux.
Et pourtant...
L’histoire de ce lieu reste encore à écrire, certainement elle ne peut pas l’être sans évoquer aussi tous les autres squats [4] qui existaient à l’époque, ni les luttes qui agitaient la ville.
À suivre...
[1] texte écrit aux alentours de 2000 par les souteneurs et souteneuses du Clandé
[2] Plutôt "libertaires" pourrait on dire. Des "inorganisé·es qui s’organisent" comme on disait alors. Des squatteureuses anarchistes, des membres du journal infosuds, des membres du comité Chiapas, des personnes de la radio Canalsud, et d’autres encore...
[3] les archives proviennent en grande partie du CRAS : https://cras31.info/
[4] En 10 ans il y en a eu beaucoup : la Crémerie, l’Ecole, la casa txebourxka, le Ranx, la datcha, l’observatoire, la chapelle, 1er Myris et les autres jusqu’à la préfecture, Barbatruc, l’ostaleta........ et il en manque encore