Les rachats, expropriations et expulsions ont provoqués une désertion du quartier. L’Établissement Public Foncier de Toulouse (EPFL) est devenu l’unique propriétaire de l’avenue de Lyon et n’a loué que quelques appartements avec des baux précaires. Amaury est l’une de ces personnes venues habiter là, comme dans une parenthèse, entre deux coups de pelleteuses.
Il y en a eu beaucoup d’autres des personnes qui sont venues habitées plus ou moins légalement dans ce quartier depuis qu’il a été abandonné et avant qu’il soit complétement détruit. Seules quelques traces permettent de voir ce combat incessant pour trouver un toit : des parpaings descellés ici, une corde de drap à un balcon là. Ces aussi la précarité organisée directement par les pouvoirs publics qui ont utilisés cet espace pour faire du logement d’urgence dans des conditions qui confinent à l’insalubrité.
Difficile de faire entendre les voix de ces personnes qui ont été les dernières à habiter cet endroit qui n’était alors plus qu’une zone à moitié détruite. Elles auraient pourtant certainement beaucoup à dire sur l’espace qu’on laisse aux personnes les plus démunies.
Difficile parce qu’elles se cachent, parce que beaucoup ne parlent pas français, parce qu’elles se méfient (à raison) de ceux et celles qui posent trop de questions. Peut-être aussi parce que nous avons hésité, en dehors d’un véritable lien, à les interroger.